Frantz Fanon

 

 «Ne perdons pas de temps en stériles litanies ou en mimétismes nauséabonds. Quittons cette Europe qui n'en finit pas de parler de l'homme tout en le massacrant partout où elle le rencontre (...) Pour l'Europe, pour nous-mêmes et pour l'Humanité, camarades, il faut faire peau neuve, développer une pensée neuve, tenter de mettre sur pied un homme neuf». Les damnés de la terre, 1961.

Né en 1925 à Fort-de-France en Martinique, Frantz Fanon est élève d'Aimé Césaire au lycée Schoelcher. Alors que la France est occupée, il rejoint la Résistance en Dominique. Blessé et incarcéré en Allemagne, il sera décoré à la fin de la guerre. Il gagne la France pour suivre des études de médecine à Lyon.

Il se spécialise ensuite en psychiatrie et écrit en 1950 un essai "Peau noire, masques blancs" dans lequel il observe les répercussions pathologiques du racisme sur l'inconscient. «Je n'arrive point armé de vérités décisives. Ma conscience n'est pas traversée de vérités décisives. Cependant, en toute sérénité, je pense qu'il serait bon que certaines choses soient dites. Ces choses, je vais les dire, non les crier, car depuis longtemps le cri est sorti de ma vie». Toujours méfiant à l'égard de toutes les formes de nationalisme (qu'il juge trop facilement corruptible), Fanon parvient à rassembler au-delà des clivages raciaux, un milliard et demi d'hommes marginalisés par la prospérité égoïste et hautaine de l'Occident. S'il préfère l'analyse tiers-mondiste au concept de la Négritude, Fanon n'en demeure pas moins un révolutionnaire.

Il s'engage en Algérie à partir de 1953 en luttant avec le FLN. Médecin-chef à la clinique psychiatrique de Blida, il collabore avec le journal El-Moudjahidin avant d'être expulsé par les autorités françaises. Mais il se réfugie en Tunisie, d'où il poursuit son combat. Il meurt en 1961 à Washington d'une leucémie, après avoir écrit "Les Damnés de la Terre", "Pour la révolution africaine" et "Sociologie d'une révolution, l'an V de la révolution algérienne".

Frantz Fanon écrit:

"... l'occupant installe sa domination, affirme massivement sa supériorité. Le groupe social, asservi militairement et économiquement est déshumanisé selon une méthode polydimensionnelle. Exploitation, tortures, razzias, racisme, liquidations collectives, oppression rationnelle se relayent à des niveaux différents pour littéralement faire de l'autochtone un objet entre les mains de la nation occupante. Cet homme objet, sans moyens d'exister, sans raison d'être, est brisé au plus profond de sa substance ..."

 

 Shenoc le 21/10/2005

 

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