Tombouctou

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Tombouctou la grande

 

La découverte de milliers de manuscrits à Tombouctou, ville du Mali, vient après lecture confirmer la grandeur passée de l'Afrique noire avant l'arrivée des premiers envahisseurs. Tombouctou fut crée au Xième siècle, elle était la capitale d'un empire en plein essor. L'opulence des biens en particulier de l'or attirait en son sein de nombreux marchands venus de tout le continent. Très tôt Tombouctou fut donc considérée comme un centre international. Les témoignages des nombreux voyageurs arabes nous décrivent une civilisation raffinée, humaniste.

Les différents empires qui se sont succédés ont toujours favorisé la paix qui était propice à un développement culturel et commercial. Ainsi, une importante flotte de guerre se chargeait de sécuriser le fleuve Niger, principale entrée maritime de Tombouctou.

L'or et le sel étaient les matières les plus échangées à Tombouctou, mais on trouvait aussi dans les magasins de la cité songhaï, soies persanes, brocards vénitiens et bien d'autres marchandises qui caractérisaient les liens entretenus avec le reste du monde.

En effet si pendant longtemps on a voulu faire croire que l'Afrique était redevable envers ses nombreux envahisseurs de la découverte de toutes formes d'apprentissage, de la pensée intellectuelle et surtout de pouvoir exprimer par des écrits consciencieux la logique cognitive des faits qui l'entourent, il n'en est rien. On sait maintenant avec la découverte de ces manuscrits datant du XIIIe siècle qu'en plus de l'héritage oral, les noirs africains ont fait don d'un patrimoine intellectuel démontrant l'étendue de leurs connaissances et de leur sagesse.

Félix Dubois précise: "Tombouctou ne fut pas seulement le plus grand centre intellectuel du Soudan, c'est-à-dire des nègres"... La collection de manuscrits anciens que nous avons rapportée ne laisse aucun doute sur ce point et permet même de reconstituer tout ce côté de son passé dans les moindres détails. (Félix Dubois, Tombouctou la mystérieuse...)

Près du fleuve Niger au Mali, se situe Tombouctou ville incontournable de par son histoire, qui regroupait en son sein plus de 15 000 documents anciens. On estime à environ 80 000 le nombre de manuscrits dispersés parmi les habitants.

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Manuscrits de Tombouctou

Ces documents écrits pour la plupart en arabe ou en fulani sont regroupés à l'initiative de l'UNESCO. Ces manuscrits remettent en question les conceptions obtuses de l'Afrique qu'avaient des philosophes tels que Hegel...

On y relate qu'au XVe siècle, la ville de Tombouctou avait à son actif 100 000 habitants dont 180 écoles et universités (avec la très célèbre université de Sankoré) comptant 25 000 étudiants qui recevaient un apprentissage de qualité aboutissant à l'obtention d'un diplôme reconnu.

Y étaient enseignées des matières telles que l'astronomie, l'économie, le droit, les mathématiques, la poésie, la musique et bien d'autres activités introduites dans le pays par les Arabes qui avaient reçu ces enseignements des  Grecs (Aristote) qui eux-mêmes s'étaient instruits auprès des prêtres noirs d'Égypte.

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Université   puis Mosqué de Sankoré

Le savant noir Ahmed Baba, philosophe et grammairien... fut l'un des premiers à s'opposer à une conception unique de l'Islam, il est l'auteur d'environ 700 ouvrages. Il possédait une très grande bibliothèque qui montrait l'étendue de sa passion pour les sciences et l'étude de la religion. Son approche pédagogique fut  reconnue à travers ses écrits. Nous est resté son recueil réduisant à néant les justifications de la traite des esclaves noirs.

L'historien Tunisien Temimi nous précise concernant Ahmed Baba: "Nous ne trouvons aucune personnalité scientifique comparable à Ahmed Baba de Tombouctou: il suffit de parcourir son ouvrage Naïl el-ibtihadj pour saisir l'étendue des connaissances profondes qu'il put amasser et qu'aucun de ses contemporains ne put égaler".

Ayant échoué sous Askia Ishaq 1er, le sultan du Maroc entreprit alors de conquérir l'empire sous le règne de l'Askia Ishaq II. La bataille qui en résulta en mars 1591, à Tondibi, à proximité de Gao, mit fin au puissant Empire Songay, la dernière importante organisation étatique du Soudan occidental médiéval. L'empire précipite dans sa chute la très grande et très belle Tombouctou.

Tarikh es Soudan nous précise que la misère était exceptionnelle en Afrique noire et nous relate en ces termes la famine provoquée par l'occupation marocaine de Tombouctou: "la cherté des vivres fût excessive à Tombouctou; un grand nombre de personnes succombèrent à la famine et la disette fût telle qu'on mangea les cadavres des bêtes de somme et d'êtres humains. Le change tomba à 500 cauries. Puis la peste vint à son tour décimer la population et fît périr bien des gens que la famine avait épargnés..."

Une fois de plus est mis en évidence les méfaits catastrophiques des diverses conquêtes (blancs ou sémites), colonisation et de la traite négrière, car seuls ces actes ont interrompu cette évolution précoce et logique du peuple noir d'Afrique depuis l'antiquité jusqu'à nos jours.

Il y a toujours eu et il y aura toujours une volonté manifeste et sournoise de maintenir le peuple noir d'Afrique dans une inertie et une ignorance totale afin de pouvoir s'abreuver des merveilles qui pour la plupart dépassent les plus grands philosophes et savants de ce monde. (Le ciel n'avait guère de secret pour les noirs égyptiens anciens alors que depuis peu,  les meilleurs savants arrivent à en déchiffrer une infime partie).

Il serait souhaitable que nous, les Noirs du monde, ne nous détournions pas de nos savants et philosophes qui oeuvrent pour l'Afrique et pour la restauration de l'unique vérité. (Cheikh Anta Diop, Théophile Obenga, Ivan van Sertima, Runoko Rashidi etc...)

À quand la traduction et la mise à disposition de tous ces manuscrits si précieux pour la restauration de la vérité.

 shenoc le 06/05/2006

 

 

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