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Esclavage
La traite Négrière Européenne en Afrique

On  estime de 200 à 400 Millions le nombre d'Africains (Morts ou Déportés) vers l'Amérique

  CRIME CONTRE L'HUMANITE.

 Ils ont lutté pour nous

code noire

DECRET DE L'ABOLITION

  VICTOR  SCHOELCHER  

 LOI TAUBIRA  

 NAPOLEON 1er

Popougaïev

 Expéditions Négrières Françaises au XVIIIe Siècle

 

Résistance Africaine à la Traite négrière relatée dans la presse  

Zumbi dos Palmarès

Louis Delgrès

 

 Zanzibar

Atrocités oubliées (Esclavage, Colonisation)

L'esclavage, la complicité des victimes...

 

 

"D'une part, bien avant la traite négrière, il y a une philosophie établie par Voltaire, Montesquieu, Linné qui consiste à nier à l'homme noir africain toute trace d'humanité. C'est ce qu'on oublie; on prend cette pensée pour un épiphénomène. Cette philosophie, qui est le fondement de l'esclavage, du fondement du code noir, des champs de canne à sucre et de coton, n'a pas été créée par les Noirs africains. L'aboutissement de cette philosophie a été atteint: pendant quatre siècles, tu travailles sans salaire, tu n'as pas ta famille, tes marques, ta culture, tu n'as rien, tu es un animal qu'on peut battre, lyncher, tuer" (de Théophile Obenga. cf. site Black de France).

La plus grande entreprise d'asservissement de l'homme, un génocide, UNE RAZZIA, (soutenue par les religions: L'ESCLAVAGE) sans laquelle l'Afrique n'aurait pas connu une telle destinée. Voyez par vous même... Ce qu'il faut savoir: l'historiographie de la traite des noirs transatlantique a été écrite par les esclavagistes, les négriers, les missionnaires qui eux aussi possédaient des esclaves, les propriétaires d'esclaves et tous ceux qui pour un intérêt quelconque souhaitent maintenir la domination coloniale et l'esclavage du peuple noir.

A la suite de la découverte par hasard des Amériques par les Européens (Christophe Colomb), il s'en est suivi le massacre des Indiens. Le blanc ne supportant pas le climat tropical, l'église, en la personne de Bartolomé de Las Casas (selon lui, un Nègre fait autant de travail que 4 Indiens), cautionnait donc la traite négrière européenne, et ce, sans avoir consulté les Africains.

En 1441, avec l'arrivée des Portugais en Afrique, commence un GENOCIDE qui dure encore de nos jours. Il sera cautionné 13 ans après par la bulle papale (cf. extrait) de Nicolas V en 1454 (de son vrai nom Tomaso Parentucelli), qui autorise le roi du Portugal à décimer l'Afrique et ses habitants. Ils ont détruit les empires, pillé, tué asservi, construit des forts puissamment armés le long du littoral africain pour s'emparer des hommes et des femmes Africains Noirs. En 1494, le pape Alexandre VI dans son traité de tordesillas, offre aux Portugais l'Asie, l'Afrique et le Brésil, et aux Espagnols il donne le reste de l'Amérique. L'Eglise chrétienne a donc toujours cautionné la traite négrière. Les marins portugais nous ont laissé à travers des testaments les témoignages de toutes leurs exactions en terre d'Afrique noire; les termes de kidnapping, de rafles armées nocturnes de villages sans défense, des demandes de rançons en or en échange de libération de captifs et de bombardements des côtes à partir des bateaux en rade y sont souvent cités. Pensez-vous qu'il faille employer de telles méthodes pour prendre part à un commerce soi-disant déjà établi comme le prétendent bon nombre d'historiens occidentaux?

Depuis les 16e, 17e, 18e siècles, l'esclavage transatlantique a procédé à une "racialisation" et à une déshumanisation des hommes noirs d'Afrique: « tu n'es pas un homme puisque tu as la peau noire ».

*extrait de la bulle papale: "Nous avions jadis, par de précédentes lettres, concédé au roi Alphonse, entre autres choses, la faculté pleine et entière d'attaquer, de conquérir, de vaincre, de réduire et de soumettre tous les sarrasins (nègres), païens, et autres ennemis du Christ où qu'ils soient, avec leurs royaumes, duchés, principautés, domaines, propriétés meubles et immeubles, tous les biens par eux détenus et possédés, de réduire leurs personnes en servitude, en servitude perpétuelle... de s'attribuer, de  faire servir à usage et utilités ces dits royaumes, duchés, principautés, propriétés, possessions et biens de ces infidèles de sarrasins et païens...

 

plus jamais ça

De plus en plus souvent, nous entendons dire que les peuples noirs étaient à l'origine du commerce des esclaves. C'est-à-dire qu'ils vendaient leurs propres frères aux blancs. Cette escroquerie véhiculée partout correspond à un mensonge qu'il faut démanteler, en effet, restons intellectuellement honnêtes en respectant strictement la vérité, dire que les rois Africains vendaient leurs sujets aux négriers blancs ne doit pas faire oublier la mort de l'autorité des chefs Africains devant une supériorité militaire (Attaques incessantes avec des armes à feu des royaumes, villages...), et de l'anéantissement de la résistance Africaine. "La plupart des études et les manuels d'histoire concernant la traite des Noirs se sont toujours focalisés sur les 18e et 19e siècles, c'est à dire, une époque où la traite des Noirs était devenue la principale activité économique en Afrique Noire. Ce choix qui ne doit rien au hasard, permettait aux historiens occidentaux de mettre en évidence la participation active, dans le commerce négrier, de la plupart des potentats et roitelets africains. Cette approche historique a toujours fait l'économie d'une analyse des moyens, militaires et autres, déployés par les négriers européens aux 16e et 17e siècles afin d'abattre les rois africains et les élites qui résistaient, et mettre à leur place des chefs dociles ou corrompus. Ainsi, cette image d'une Afrique qui vendait, elle même, ses propres enfants, a toujours reposé sur la méconnaissance des moyens particulièrement brutaux mis en place par les Européens pour démolir des empires qui  étaient prospères, exterminer toute résistance aux envahisseurs et installer au pouvoir des féodalités dont la seule raison d'être était devenue le commerce d'esclave... " Cf. Traite des Blancs Traites des Noirs de Rosa Amelia Plumelle-UribeIl est à noter que ce ne sont là que des dires puisque personne à ce jour n'a pu retrouver une quelconque trace, ni un quelconque nom de Roi Africain qui serait à l'origine du génocide de son propre peuple ni le moindre document venant confirmer de tels propos.

Il est aussi important de connaître l'étymologie du mot esclave. En effet, il trouve ses racines dans le mot "Slave" simplement parce que pendant la période du Moyen-Age, un nombre important de Slaves originaires des Balkans furent faits prisonniers et réduits en esclavage par les Germains et les Byzantins. La mentalité esclavagiste et la traite des esclaves ont été développées par la Grèce Antique et diffusées par les Romains dans toute l'Europe, et furent conservées sans jamais disparaitre jusqu'à la fin du Moyen-Age à l'arrivée des musulmans qui introduisirent l'esclavage en terre d'Afrique: En 642 le roi Nubien Kalidurat, vaincu militairement par les envahisseurs musulmans, sous les commandements de Abd Allah ibn Sarth, fut contraint de signer un traité nommé Bakt qui stipulait que la Nubie devrait livrer chaque Année 442 esclaves au Caire ("365 pour le trésor public, 40 pour le gouvernement du Caire, 20 pour son représentant à Assouan, 5 pour le juge et un pour chacun des douze notaires").

En Égypte antique, on nommait les prisonniers "skr-cnh" ce qui signifie "captif ". Il en était de même dans toute l'Afrique Noire, le prisonnier était un captif qui avait des droits et qui jouissait d'une certaine liberté, il n'était pas un esclave, un objet, ni une chose à qui l'on pouvait asséner toutes sortes de sévices. Le mot esclave ne trouve donc pas ses racines en Afrique, mais en Europe, là où  le respect de l'être humain est loin d'être en accord avec la conception spirituelle des Africains.

Par ailleurs, selon le marin Italien Ca Da Mosto, ils capturaient des esclaves, les baptisaient, leur apprenaient le portugais, les affublaient de noms européens, pour ensuite les reconduire armés en Afrique pour capturer et vendre d'autres esclaves; ajoutez à cela un lot considérable de criminels, d'assassins, de brigands portugais et on obtenait un système de razzia qui dura plus de 400 ans.  

Remettons-nous quelques instants dans le contexte des faits; vous êtes africain sur vos terres armé d'un arc, d'une sagaie et d'un bouclier et viennent chez vous des hommes blancs hostiles armés de fusils, de canons, qui n'ont qu'un seul but, capturer le maximum de noirs (l'or noir de l'époque) par tous les moyens possibles. Nous rappelons que la base du commerce est l'échange de biens ou de procédés. Où se situe ici le commerce? Soyons justes et intelligents dans nos réflexions, ces chefs n'ont pas choisi de vendre, mais y étaient obligés, sinon pourquoi ne l'ont-ils pas fait avant l'invasion de leur pays par les blancs.

Quelques extraits du livre de Mr Bwemba-Bong "Quand l'Africain était l'or Noir de l'Europe, éditions MENAIBUC".

Le roi Alfonso 1er (Nzinga Mbemba) roi du Kongo: " chaque jour, les marchands enlèvent nos sujets, enfants de ce pays, fils de nos nobles et vassaux, des gens de notre parenté (...) pour éviter cet abus, nous n'avons besoin en ce royaume que de prêtres et de quelques personnes pour enseigner dans les écoles (...) c'est notre volonté que ce royaume ne soit un lieu ni de traite ni de transit d'esclaves"

Le roi Tezifon d'Allada "Vous allez construire une maison dans laquelle vous mettrez d'abord deux petites pièces de canon, l'année suivante vous en monterez quatre, et en peu de temps votre factorerie va se métamorphoser en un fort qui va faire de vous le maître de mes états et vous rendre capables de m'imposer des lois".

Almany, roi des musulmans et tous les principaux de son pays...nous vous prévenons que tous ceux qui viendront chez nous faire la traite seront tués et massacrés si vous ne nous renvoyez pas nos enfants... nous ne voulons point absolument que vous achetiez des musulmans ni de près ni de loin"

Les peuples Africains ont toujours résisté à la traite négrière. Leur combat contre les négriers engendra la destruction de tous les royaumes d'Afrique, qui ne peuvent résister face à des envahisseurs mieux armés. Il s'en suivit la mise en place à la tête des royaumes, par les pays négriers, de rois pantins Africains ou des blancs portant des noms Africains qui seront considérés à notre époque comme des Africains vendant leurs semblables avec satisfaction.

"Il est révélateur de voir que la question de la trahison patriotique qui concerne l'ensemble de l'humanité, ne devient problématique et culpabilisante que pour les Africains de l'époque négrière. Cela cache quelque chose! Les Européens ont massivement capturé et vendu pendant des siècles leurs congénères aux Arabes pour tirer profit du trafic d'esclaves de l'époque. Les Français se sont massivement vendus aux Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont même vendu des juifs par milliers avec la complicité des hautes instances de l'État...dans le cas français, on met en avant le résistant Jean Moulin et dans les cas Africains, on devient amnésique. Certains Indiens ont servi d'éclaireurs dans les troupes américaines durant la conquête de l'ouest.., les Chinois attachés au gouvernement à l'époque coloniale étaient pro-anglo-saxons, mais on vient faire un procès aux seuls africains en disant  qu'ils ont vendu leurs frères. La notion même de frères n'a pris son sens réel qu'après la colonisation qui a broyé l'ensemble des peuples africains dans le même moule. Avant il s'agissait de peuples unis ou non par des alliances, féodés ou non. Les Historiens occidentaux abordent l'histoire précoloniale en proclamant à tout va que les rois africains, se livrant à des guerres intestines injustifiées, se sont finalement retrouvés avec un stock immense d'esclaves qu'il fallait à tout prix écouler. C'est de l'incompétence et de la malhonnêteté intellectuelle à l'état pur". JP OMOTUNDE*

Observer que dans tous les pays que les Blancs ont envahis il n'y eut qu'extermination et razzia des peuples souverains. Quelques exemples: Amérique avec les Indiens, Amérique du sud (où les espagnols pratiquèrent un génocide contre les Aztèques), l'Australie, la Nouvelle-Zélande.... et surtout l'Afrique.

Et c'est ainsi que l'Afrique fut à cette époque l'or noir de l'Europe et l'est encore de nos jours.

Ne serait-ce pas là un GENOCIDE CAUTIONNE ET ORGANISE?

Ce système mis en place par les Européens et non par les rois Africains sera à l'origine d'une économie tâchée de sang où les autochtones seront contraints d'y prendre part (nous savons que les Européens livraient des cargaisons d'armes à leurs rois vassaux dans le but de multiplier les zones de conflits et de déstabiliser l'organisation politique et sociale des royaumes situés à l'intérieur des terres, avec pour récompense la vie, la survie humanitaire.), de ce fait l'Europe sera gagnante dans le domaine du développement, et les conséquences furent catastrophiques pour tout le continent noir Africain: pertes humaines, d'identité, et régressions culturelles et intellectuelles qui engendrèrent d'énormes problèmes psychologiques. Pendant 400 ans le peuple noir africain a cessé toute évolution, étant pris dans une tourmente d'insécurité, de peur, de méfiance vis-à-vis du blanc, mais aussi de ses propres frères ou seule la fuite devenait primordiale.

De nos jours, les séquelles sont visibles (rejet total des religions ancestrales pour adopter celles des autres, ignorance et rejet de sa propre histoire, vouant un culte à la beauté leucoderme et aux choses éphémères...). Les Antillais et les noirs américains sont pris dans une tourmente entre croire les écrits falsifiés ou se rapprocher de la Terre Mère (l'Afrique) qui se meurt. Le manque de solidarité entre noirs, la désinformation, la méconnaissance du passé grandiose de l'Afrique, l'esclavage, ont réduit le peuple Noir d'Afrique à un état léthargique. 

 

 Circuit de la traite négrière

 Quelques dates importantes dans l'histoire de la déportation des Noirs d'Afrique

1454: le 8 janvier: le pape Nicolas V autorise le roi du Portugal à pratiquer la traite (itinéraire Afrique-Portugal)
1455-1456
: l'italien Ca Da Mosto, partisan d'une méthode douce pour récupérer l'or en Afrique préconisait ceci: "Acheter aux Azenègues, Maures de Rio Ouro, des captifs blancs conduits à Lisbonne ou Lagos dont une partie, sous licence, revenait en Afrique, au Maroc, où ils étaient échangés contre des Noirs, (au taux approximatif de 3 contre 1). Les marchands maures achètent à l'intérieur des terres Ouadane, ville Sahélienne sur la route des caravanes pour Tombouctou, les captifs noirs qu'ils conduisent à Arguin où ils les vendent, les troquent aux Portugais. Par ordre de L'Infant, ceux-ci construisent une factorerie fortifiée sur le site, la première dépendance d'une nation européenne le long du littoral africain".

1492 : premier voyage transatlantique de Christophe Colomb. Des Noirs sont embarqués dans les caravelles dès le deuxième voyage.
1493 : ligne de partage entre l'Espagne et le Portugal: Bulles du pape Alexandre VI Borgia.
1498 : mise en place des repartimentos. On attribuait aux colons espagnols des communautés indiennes qu'ils utilisaient comme force de travail et à condition de les nourrir et de les instruire dans la religion catholique.

1514 : Requierimiento: document publié par Jean Lopez de Palacios Rubios pour éviter les abus commis par les colons dans l'esclavage des Indiens et convertir ces derniers à la religion catholique par la force et la menace. Las Casas se prononce contre l'esclavage des Indiens mais pas pour celui des Noirs.
1530 : Charles V: première interdiction de l'esclavage indien.
1537 : le pape Jules III condamne toute mise en doute de la pleine humanité des Indiens.
1550 : Charles V: affranchissement de tous les esclaves des Indes occidentales.
1570 : le roi du Portugal, don Sebatiao, interdit la réduction des Indiens à l'esclavage.
1600 : fondation de la Compagnie de l'Inde orientale anglaise
1602 : Compagnie des Indes orientales hollandaises
1617 : Compagnie des Indes occidentales hollandaises.
1620 : premiers arrivages d'esclaves africains dans les colonies continentales anglaises.
1626 : Richelieu autorise la colonisation de la Guyane.
1633 : Création en France d'une compagnie ayant le privilège au Sénégal, au Cap-Vert et en Gambie.
1637 : la Hollande s'organise pour importer des Noirs.
1642 : Richelieu crée la Compagnie française de l'Orient.
1643 : fondation de Fort Dauphin à Madagascar par les Français.
1664 : Colbert crée les Compagnies des Indes occidentales et orientales.
1672 : en Angleterre, organisation de la Royal African Company.
1673 : en France, création de la Compagnie du Sénégal qui conduit des noirs aux Antilles et à la Guyane.
1678 : 27000 esclaves aux Antilles françaises.
1684 : en France, création de la Compagnie de Guinée qui transporte des Noirs aux Antilles et en Guyane.
1685 :
code noir en France.
1698 : Création de la Compagnie de St Domingue. Convention signée avec la Compagnie de Guinée pour activer la traite à St Domingue.
1701-1713 : La France récupère l'asiento (exclusivité de la fourniture d'esclaves noirs pour les colonies espagnoles).

En 1710 le gouverneur de la Martinique relatait ceci concernant les "les nègres marrons": " le patient tout nu, enduit de sirop est attaché par exemple à un pieu proche d'une fourmilière où on lui verse, à cuillerées répétées, des fourmis depuis le crâne jusqu’à la plante des pieds, les faisant soigneusement entrer dans tous les trous du corps, ou bien il est lié à des pieux aux endroits ou il y a le plus de maringouins (moustiques). Il souffre alors un tourment affreux. A d'autres on applique sous la plante des pieds, aux chevilles et au-dessus du pied, des lattes de fer ardent, véritable supplice que des bourreaux recommencent d'heure en heure.

1713 : l'Angleterre obtient l'asiento.
1715 : la France récupère l'Ile Maurice qui devient l'Ile de France.
1719 : création en France de la Compagnie des Indes. Monopole effectif de la traite.
1725 : fin du monopole effectif. En France, la traite privée est libre en échange de droits payés.
1726 : sur 130000 habitants, 100000 esclaves à St Domingue.
1734 : en Hollande, abolition des privilèges sur la traite sauf en Guyane.
1763-1792 : intensité maximale de l’importation d'esclaves noirs.
1767 : en France, liberté totale de la traite sans droits à payer. La Compagnie des Indes rétrocède les Mascareignes au roi; début de la croissance économique et intensification de l'esclavage.
1769 : abolition de l'esclavage en Pennsylvanie par les Quakers.
1777 : à l'île de France: 29760 habitants dont 25154 esclaves.
1778 : à St Domingue: 288000 habitants dont 249000 esclaves.

En 1780 dans sa "lettre sur l'esclavage dans les colonies françaises, " M. du Goulon (procureur de la Guyane) écrivait concernant sa visite en Guadeloupe: " Depuis le quartier de la Pointe Noire jusqu'à Pointe-à-Pitre en passant par la Basse Pointe et Petit Bourg, on ne trouverait pas sur les habitations qui aboutissent à ce chemin, six esclaves sur cent de tout sexe, depuis l'âge de dix ans et au-dessus, qui n'eussent sur leurs corps des traces de coups de fouet ou de rigoise"

1783 : abolition de l'esclavage au Massachusetts.
1785 : restructuration de la Compagnie française des Indes.
1787 : fondation de la société anglaise pour l'abolition de la traite.
1788 : à Paris, création de la société des amis des Noirs.
1789 : 700000 esclaves aux Antilles françaises. Martinique: première insurrection des esclaves sous la Révolution française.
1791 : insurrection des esclaves à St Domingue.
1793 : Sonthonax et Polverel (commissaires civils) abolissent l'esclavage à St Domingue. Menace anglaise dans les colonies françaises.
1794: le 4 février: la Convention décrète l'abolition de l'esclavage dans toutes les colonies.
1796 : aux Mascareignes, les colons n'appliquent pas l'abolition et renvoient les commissaires de la République.

1798 : St Domingue est libérée de l'occupation anglaise.
1801 : départ de l'expédition Leclerc pour la reconquête de l'île.
1802 : rétablissement de l'esclavage et de la traite.

Lettre du capitaine Villaret Joyeuse, gouverneur de la Martinique: "Le gouvernement français a reconnu que les systèmes philosophiques sur la nécessité d'étendre et de généraliser l'instruction, convenable sans aucun doute à l'éducation d'un peuple libre, sont incompatibles avec l'existence de nos colonies, qui repose sur l'esclavage et la distinction des couleurs (...) Une expérience déplorable a prouvé que l'abus des lumières est souvent le principe de révolutions et que l'ignorance est un bien nécessaire pour les hommes enchaînés par la violence ou flétris par les préjugés. Ce serait donc une imprudence bien dangereuse de tolérer plus longtemps dans la colonie, des écoles pour les nègres et pour les gens de couleurs. Qu'iraient-ils apprendre dans ces établissements? Ils n’y puiseront que les connaissances supérieures qui font de l'homme éclairé le premier esclave de la loi et leur intelligence, enorgueillie d'une instruction imparfaite et grossière, leur représentera sans cesse le régime colonial comme le code de la tyrannie et de l'oppression. Ces idées, longtemps répandues par des hommes pervers ou trompés, ont suffi pour détruire nos établissements les plus florissants et la sagesse d'un gouvernement réparateur, qui veille sur la propriété de la Martinique, ne doit pas y laisser subsister le foyer d'une révolution. J'ai donc jugé nécessaire et vous ordonne expressément, de faire fermer les écoles publiques où sont admis les nègres et les gens de couleurs."

1803 : Haïti: proclamation d'indépendance.
1806 : loi anglaise interdisant l'introduction de nouveaux esclaves dans les colonies conquises.
1807 : abolition de la traite aux États-Unis et en Angleterre.
1809-10 : Les Anglais s'emparent des colonies françaises, ils y interdisent la traite, mais pas l'esclavage. Il en résulte quand même un affranchissement en masse.
1811 : abolition de la traite et de l'esclavage au Chili.     

1812 : Saint-Domingue Espagnole: Rébellion d'esclaves de Mendoza y Mojarra écrasée

1814 : la France récupère la Guyane, Martinique, Guadeloupe, Sénégal, La Réunion et les comptoirs de l'Inde et y maintient l'esclavage. Traité unilatéral des belligérants pour l'abolition immédiate de la traite.
1815 : abolition de la traite en France, mais maintien effectif.
1817 : abolition de l'esclavage en Argentine.
1821 : abolition de la traite et de l'esclavage au Pérou
1824 : abolition de l'esclavage en Amérique Centrale
1829 : abolition de l'esclavage au Mexique
1830 : abolition de l'esclavage en Uruguay et en Bolivie
1831 : accord franco-anglais pour le contrôle de la traite illicite.
1833 -1838 : abolition de l'esclavage dans les colonies anglaises.
1844 : abolition de l'esclavage au Paraguay
1846 abolition de l'esclavage en Tunisie.
1847 : abolition de l'esclavage par le Danemark
1848, 27 avril : abolition de l'esclavage par la France

 

Le gouvernement provisoire, considère que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine et qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir, et qu'il est une violation flagrante du dogme républicain: Liberté, Égalité, Fraternité. Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite du principe de l'abolition, il pourrait en résulter dans les colonies les plus déplorables désordres et décrète:  

Article premier: L'esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d'elles. À partir de la promulgation du présent décret dans les colonies, tout châtiment corporel, toutes les ventes de personnes non libres, seront absolument interdites.

Art. 2: Le système d'engagement à temps établi au Sénégal est supprimé.

Art. 3: Les gouverneurs ou commissaires généraux de la République sont chargés d'appliquer l'ensemble des mesures propres à assurer la liberté à la Martinique, à la Guadeloupe et dépendances, à l'Isle de la Réunion, à la Guyane, au Sénégal et autres établissements français de la côte occidentale d'Afrique, à l'Isle Mayotte et dépendances et en Algérie.

Art. 4: Sont amnistiés les anciens esclaves condamnés à des peines afflictives ou correctionnelles pour des faits qui, imputés à des hommes libres, n'auraient point entraîné ce châtiment. Sont rappelés les individus déportés par mesure administrative.

Art. 5: L'Assemblée nationale réglera la quotité de l'indemnité qui devra être accordée aux colons.

Art. 6: Les colonies purifiées de la servitude et les possessions de l'Inde seront représentées à l'Assemblée nationale.

Art. 7: Le principe que le sol de la France affranchit l'esclave qui le touche, est appliqué aux colonies et possessions de la République.

Art. 8: A l'avenir, même en pays étranger, il est interdit à tout Français de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînera la perte de la qualité de citoyen français. Néanmoins, les Français qui se trouveront atteints par ces prohibitions, au moment de la promulgation du présent décret, auront un délai de trois ans pour s'y conformer. Ceux qui deviendront possesseurs d'esclaves en pays étrangers, par héritage, don ou mariage, devront, sous la même peine, les affranchir ou les aliéner dans le même délai, à partir du jour où leur possession aura commencé.

Art. 9: Le ministre de la marine et des Colonies, et le ministre de la Guerre sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. Fait à Paris, en conseil de gouvernement, le 27 avril 1848. Les membres du gouvernement provisoire, Dupont (de l'Eure), Lamartine, Armand Marrast, Garnier-Pagès, Albert, Marie, Ledru-Rollin, Flocon, Crémieux, Louis Blanc, Arago. Le secrétaire général du gouvernement provisoire, PAGNERRE.

Dans son livre "De l'esprit des loi"  (livre XV chapitre 5), Montesquieu ironise de la sorte sur l'esclavage: Si j'avois à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirois:
Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres.
Le sucre seroit trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête; et ils ont le nez si écrasé qu'il est presque impossible de les plaindre.
On ne peut se mettre dans l'idée que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.
Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui constitue l'essence de l'humanité, que les peuples d'Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu'ils ont avec nous d'une façon très marquée.
On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Egyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étoient d'une si grande conséquence, qu'ils faisoient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui, chez des nations policées, est d'une si grande conséquence.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes; parce que, si nous les supposions des hommes, on commenceroit à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
De petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'ont fait aux Africains. Car, si elle étoit telle qu'ils le disent, ne seroit-il pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ?"


1850 : fin officielle du trafic d'esclaves au Brésil. Le Brésil a importé 3,6 millions d'esclaves noirs.

1851 : abolition définitive en Colombie.
1854 : abolition de l'esclavage au Venezuela
1860 : la traite continue clandestinement en Amérique.
1863 : abolition dans les colonies hollandaises
1863-65: aux États-Unis
1873 : abolition de l'esclavage dans la colonie espagnole de Porto-Rico.
1880 : abolition à Cuba, colonie espagnole.

En 1885, Jules Ferry déclarait: " Si l'honorable M. Maigne a raison, si la Déclaration des droits de l'homme a été écrite pour les Noirs de l'Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges et les trafics? .... Il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le droit de civiliser les races inférieures."

1888 : abolition au Brésil.
1890 : Deuxième Conférence de l'esclavage en Afrique.
1920 : Du Ministre des Colonies aux  Missionnaires catholiques du Congo belge:                                            

Les devoirs des Missionnaires dans notre colonie,

Révérends Pères et Chers Compatriotes, soyez les bienvenus dans notre seconde patrie, le Congo Belge. La tâche que vous êtes conviés à y accomplir est très délicate et demande beaucoup de tact. Prêtres, vous venez certes pour évangéliser. Mais cette évangélisation doit s'inspirer de notre grand principe: avant tout pour les intérêts de la métropole (Belgique).

Le but essentiel de votre mission n'est donc point d'apprendre aux noirs à connaître DIEU. Ils le connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à un NZANBE ou un NVINDI-MUKULU, et que sais-je encore. Ils savent que tuer, voler, calomnier, injurier... est mauvais.

Ayant le courage de l'avouer, vous ne venez donc pas leur apprendre ce qu'ils savent déjà. Votre rôle consiste, essentiellement, à faciliter la tâche aux administratifs et aux industriels. C'est donc dire que vous interpréterez l'évangile de la façon qui sert le mieux nos intérêts dans cette partie du monde.

Pour ce faire, vous veillerez entre autres à:

1.     Désintéresser nos "sauvages" des richesses matérielles dont regorgent leur sol et sous-sol, pour éviter que s'intéressant, ils ne nous fassent une concurrence meurtrière et rêvent un jour à nous déloger. Votre connaissance de l'évangile vous permettra de trouver facilement des textes qui recommandent et font aimer la pauvreté. Exemple: "Heureux sont les pauvres, car le royaume des cieux est à eux" et "il est plus difficile à un riche d'entrer au ciel qu'à un chameau d'entrer par le trou d'une aiguille". Vous ferez donc tout pour que ces Nègres aient peur de s'enrichir pour mériter le ciel...

2.     Les contenir pour éviter qu'ils ne se révoltent. Les administratifs ainsi que les industriels se verront obligés de temps en temps, pour se faire craindre, de recourir à la violence (injurier, battre...). II ne faudrait pas que les Nègres ripostent ou nourrissent des sentiments de vengeance. Pour cela, vous leur enseignerez de tout supporter. Vous commenterez et les inviterez à suivre l'exemple de tous les saints qui ont tendu la deuxième joue, qui ont pardonné les offenses, qui ont reçu sans tressaillir les crachats et les insultes.

3.     Les détacher et les faire mépriser tout ce qui pourrait leur donner le courage de nous affronter. Je songe ici spécialement à leurs nombreux fétiches de guerre qu'ils prétendent les rendre invulnérables. Étant donné que les vieux n'entendraient point les abandonner, car ils vont bientôt disparaître, votre action doit porter essentiellement sur les jeunes.

4.     Insister particulièrement sur la soumission et l'obéissance aveugles. Cette vertu se pratique mieux quand il y a absence d'esprit critique. Donc, évitez de développer l'esprit critique dans vos écoles. Apprenez-leur à croire et non à raisonner. Instituez pour eux un système de confession qui fera de vous de bons détectives pour dénoncer tout noir ayant une prise de conscience et qui revendiquerait l'indépendance nationale.

5.     Enseignez-leur une doctrine dont vous ne mettrez pas vous-même les principes en pratique. Et s'ils vous demandaient pourquoi vous comportez-vous contrairement à ce que vous prêchez, répondez-leur que "vous les noirs, suivez ce que nous vous disons et non ce que nous faisons". Et s'ils répliquaient en vous faisant remarquer qu'une foi sans pratique est une foi morte, fâchez-vous et répondez: "heureux ceux qui croient sans protester".

6.     Dites-leur que leurs statuettes sont l'œuvre de Satan. Confisquez-les et allez remplir nos musées: de Tervurene, du Vatican. Faites oublier aux Noirs leurs ancêtres.

7.     Ne présentez jamais une chaise à un noir qui vient vous voir. Donnez-lui tout au plus une cigarette. Ne l'invitez jamais à dîner même s'il vous tue une poule chaque fois que vous arrivez chez lui. NE JAMAIS DIRE "VOUS" A UN NOIR, CAR IL SE CROIRAIT L'ÉGAL DU BLANC...

8.     Considérez tous les noirs comme de petits enfants que vous devez continuer à tromper. Exiger qu'ils vous appellent tous "mon père".

9.     Criez au communisme et à la persécution quand ils vous demandent de cesser de les tromper et de les exploiter. Ce sont là, chers Compatriotes, quelques-uns des principes que vous appliquerez sans faille. Vous en trouverez beaucoup d'autres dans des livres et textes qui vous seront remis à la fin de cette séance. Le Roi attache beaucoup d'importance à votre mission. Aussi, a-t-il décidé de faire tout pour vous la faciliter. Vous jouirez de la très grande protection des administratifs. Vous aurez de l'argent pour vos œuvres évangéliques et vos déplacements.

1926 : Convention internationale sur l'esclavage
1929 : ouverture à Vincennes de l'exposition sur la colonisation française.
1948 : article 4 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, confirmée par la convention de 1956. On transfère les cendres de Victor Schoelcher, le père de l'abolition en France, au Panthéon en même temps que celle de l'abbé Raynal et de Félix Eboué.
1985 : tricentenaire du Code Noir ignoré par la France.
1992 : exposition à Nantes sur la traite des Noirs : " les Anneaux de la Mémoire".

 

* JEAN. P. OMOTUNDE: la traite négrière européenne: VERITE ET MENSONGES

 

 

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